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et pulvérisé[1]. Le ballon est muni d’un réfrigérant ascendant et chauffé pendant 2 heures à l’ébullition. On verse le liquide, avec précaution et en agitant continuellement, dans son volume d’eau glacée, puis on ajoute de l’acide chlorhydrique jusqu’à dissolution complète des composés d’aluminium. Au moyen d’un entonnoir à robinet, on ne garde que la couche benzénique, qu’on verse sur un filtre à plis bien sec pour la débarrasser de l’eau qu’elle garde en suspension. Le benzène est distillé au bain-marie. Toutes ces opérations, vu la grande inflammabilité des vapeurs de benzène, doivent être conduites avec une extrême prudence. Le résidu est introduit dans un ballon à distiller garni de papier d’amiante et soumis à la distillation fractionnée. On recueille ce qui passe au-dessus de 150°.

À 200°, il se produit un vif dégagement d’acide chlorhydrique provenant de la décomposition d’un chlorure complexe. Au-dessus de cette température, il distille un mélange de diphénylméthane et de triphénylméthane. On ôte le thermomètre et l’on continue la distillation, jusqu’à ce que le résidu commence à charbonner. Le produit de distillation brut est fractionné encore une fois. Le triphénylméthane distille au-dessus de 300° et se solidifie dans le flacon récepteur. Pour le purifier, on le dissout dans le benzène bouillant. Par refroidissement, il y a dépôt de beaux cristaux, qui sont une combinaison de benzène et de triphénylméthane, et qui sont recristallisés encore une fois du benzène, si c’est nécessaire. Si l’on chauffe ces cristaux au bain-marie, ils perdent facilement leur benzène. Le triphénylméthane fondu qui reste, dissous dans l’alcool bouillant, cristallise par refroidissement en prismes ou en paillettes incolores fondant à 93°. Le rendement dépend de

  1. Il ne faut ouvrir qu’avec grande précaution le flacon renfermant le chlorure d’aluminium, à cause de la pression qui y existe souvent.