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à l’air, il y a dépôt de superbes cristaux d’orthonitrophénol qui fondent à 45°.

Le résidu résineux, non entraîné par les vapeurs d’eau, contient le paranitrophénol. On le traite à chaud par de la soude caustique diluée et du noir animal et l’on filtre. La solution alcaline brun foncé est évaporée et additionnée de soude caustique très concentrée (1 : 1). Par refroidissement, le sel de soude du paranitrophénol se dépose en une masse cristalline jaune. Ces cristaux sont étendus sur une assiette poreuse pour être débarrassés de leur eau mère, puis dissous dans peu d’eau. Par addition de soude caustique, le sel de soude se dépose. Celui-ci, traité par les acides, donne une huile qui ne tarde pas à cristalliser. C’est le paranitrophénol, qu’on dissout dans, l’eau chaude ; par addition de quelques gouttes d’acide chlorhydrique dilué, on obtient une belle cristallisation. Point de fusion : 114°.


47. Acide picrique C6H2(NO2)2.OH.

On mélange 10g de phénol avec 10g d’acide sulfurique concentré. On introduit cette masse, par très petites portions, dans 30g environ d’acide nitrique (d = 1,4). Il se produit une vive réaction et un fort dégagement de vapeurs rouges. Le mélange est chauffé 1 ou 2 heures au bain-marie, c’est-à-dire aussi longtemps que l’acide nitrique réagit encore. Le liquide perd la teinte foncée qu’il avait au commencement et prend une coloration jaune d’or. En même temps, il se sépare souvent une huile jaune foncé qui consiste, pour la plus grande partie, en dinitrophénol. Pour transformer quantitativement ce dernier en acide picrique, on ajoute avec précaution au mélange de l’acide nitrique concentré et l’on chauffe encore au bain-marie. On répète cette opération jusqu’à ce qu’on obtienne un liquide brun clair et qu’une petite portion de la solution, diluée avec de l’eau, abandonne des cristaux jaunes. Ces cristaux doivent se