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la première fois, l’auteur prend pour sujet l’adultère. Une jeune femme aime d’abord d’une manière vague et mystique l’ami de son mari, un homme égoïste et froid. Son sentiment indécis se change en une passion irrésistible et elle se donne à lui. Par-ci par-là, cette étude rappelle Madame Bovary, mais la thèse du livre n’est pas l’adultère, c’est plutôt la femme abandonnée qui, encore dans la solitude, n’arrive pas à vaincre sa passion. Dans de longues analyses, l’auteur dissèque la vie intime de la femme malheureuse dont l’espoir agonise. Cette lente et complète désillusion finit par ne lui laisser que la décision du suicide. Le titre de Passion et vertu est par lui-même ironique, car c’est l’amant égoïste qui après avoir possédé une femme, l’encourage à la vertu parce qu’il est fatigué de sa tendresse et qu’il veut faire un riche mariage.

L’année suivante nous apporte le drame Loys XI en cinq actes et en prose. Après l’avoir terminé l’auteur nous décrit les sentiments qu’il a éprouvés pendant le travail ; nous relevons le passage suivant : « J’avais été vivement épris de la physionomie de Loys XI placé comme Janus entre deux moitiés de l’histoire ; il en rappelait les couleurs, il en indiquait les horizons. Mélange de tragique et de grotesque, de trivialité et de hauteur. »

Suit alors : Agonies. Ce sont des réflexions extrêmement sombres et lugubres sur la mort et l’éternité, la misère et le malheur, la vanité et les vices. Ces agonies, dédiées à Alfred Le Poittevin, ont été reprises à deux ans d’intervalle et terminées alors.

Un manuscrit plus volumineux s’intitule la Danse