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sensation que quelque chose de terrible va arriver. Le médecin se couche après avoir pris de l’opium pour lutter contre son insomnie. Le lendemain on le trouve mort et on l’enterre. Mais ce n’était qu’une léthargie et il se réveille dans son cercueil après avoir vu dans des songes ravissants l’Orient, rêve favori de Flaubert lui-même. D’abord il se débat devant l’effroyable réalité, mais il est bien enterré vivant. Alors il lutte entre la croyance et l’athéisme et finit par rester dans le doute. Il meurt dans des souffrances atroces après avoir brisé son cercueil d’un effort surhumain.

Une abondance presque aussi grande de petits essais se retrouve l’année suivante 1837.

Nous avons d’abord La dernière heure et Une leçon d’histoire naturelle. Le premier de ces essais nous peint les sensations d’un jeune homme qui a résolu de se tuer et revit les années disparues, pendant cette dernière heure. A la fin il y a des souvenirs autobiographiques qui rappellent les Mémoires d’un fou. Le second est une étude sur les opinions et les habitudes d’un copiste, type de bourgeois d’une platitude écœrante. On ne peut nier, d’après ces quelques pages, que déjà les figures de Bouvard et Pécuchet ne germent dans l’imagination de Flaubert. Mais il se tourne vers un sujet fantastique. Le Rêve d’enfer qui est daté de mars 1837. Le duc Arthur qui est dégoûté des joies du monde se sent à la hauteur d’un Dieu, il s’est adonné à l’alchimie. Il représente une sorte de surhomme. En effet, il a des dons surnaturels. Comme il déteste la société des hommes, il s’est retiré dans un château solitaire en Allemagne. Un soir, Satan lui