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tirer, en s’abritant derrière les arbres et la berge ; elles se postèrent derrière la digue du canal et un pont détruit, qui formait un excellent abri.

De là, un feu nourri fut dirigé sur la maison et sur la digue que l’ennemi occupait. Celui-ci fut débusqué et obligé de se cacher derrière la digue. En ce moment, des renforts survinrent aux Badois, et les Français, prenant de front et de flanc ces troupes qui accouraient, leur firent éprouver quelques pertes. A partir de cet instant, la fusillade fut très-vive des deux côtés, et pendant près d’une heure les coups de feu s’échangèrent d’une rive du canal à l’autre.

La compagnie du 18e avait eu sept blessés. Des habitants de la Robertsau assurèrent que les Badois avaient eu quarante hommes mis hors de combat.

Le but de la reconnaissance était atteint ; le Bon-Pasteur et les maisons voisines étaient évacués, et dans l’après-midi du même jour, les canons de la Citadelle purent détruire les bâtiments qui obstruaient la vue des défenseurs de la place.

Pendant près de trois heures la Citadelle envoya des projectiles contre ces constructions. Les boulets qui devaient renverser le Bon-Pasteur ne produisirent pas un effet immédiat ; ils le traversaient, le criblaient de trous ; mais l’édifice ne s’écroula pas de suite. À huit heures du soir pourtant, les flammes s’en échappaient, et le lendemain matin le feu l’avait détruit. La garde mobile avait été particulièrement chargée de l’opération, qui la familiarisa un peu avec la manœuvre du canon.

Ce jour-là, comme bien souvent encore, la ville était pleine d’une rumeur qui mettait les cœurs en joie. On disait que les troupes ennemies qui se trouvaient dans