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caines pour aller se perdre dans les régions polaires de la Scandinavie. Ces différents facteurs, dont les forces combinées ou neutralisées rendent si difficile la connaissance précise de leur résultat, agissent dans un sens ou dans l’autre, avec des influences fort variées. — Ainsi, l’on constate souvent dans l’intérieur de la Californie, qui est assez éloignée de l’équateur, que le thermomètre monte à l’ombre jusqu’à 48 degrés centigrades. C’est une des plus hautes températures qu’on ait pu observer sur le globe. Il faut aussi dire que, par l’effet des brises du matin ou du soir, le thermomètre descend parfois jusqu’à 25 et 22 degrés[1]. — Sur la côte de Glenarn, dans le nord-est de l’Irlande, il se constate des faits tout aussi curieux : « Il y gèle à peine en hiver, et cependant les chaleurs de l’été ne suffisent pas pour mûrir le raisin. » D’autre part : « Les mares et les petits lacs des îles Feroë ne se couvrent pas de glace pendant l’hiver, malgré leur latitude de 67°… » En Angleterre, sur les côtes du Devonshire, les myrthes, le camelia japonica, la fuchsia coccinea et le bodleya globosa passent l’hiver, sans abri, en pleine terre. À Salcombe, les hivers sont tellement doux qu’on y a vu des orangers en espalier, portant du fruit et à peine abrités par le moyen des estères[2].

Le professeur Broca ne pouvait ignorer ces détails et une foule d’autres qu’on ne saurait négliger dans une étude des influences climatologiques, pour ne s’arrêter qu’à la comparaison des parallèles géographiques. Aussi fût-il obligé d’en parler. Mais au lieu de dire l’application qu’il a essayé d’en faire, il s’est contenté d’adresser une objurgation directe à l’esprit aveugle des unitaires. C’est un mouvement adroit pour celui qui est pris et emporté dans un

  1. Voir Simonin, Revue des Deux-Mondes, avril 1861.
  2. Alex. de Humboldt, Asie centrale, t. III, p. 147-148.