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peintures égyptiennes même dont parle le célèbre polygéniste ne font rien moins que consolider son affirmation[1].

Mais il est temps d’aborder les principales argumentations des polygénistes à la tête desquels lutte l’éminent anthropologiste. Il faut, avant tout, se rappeler que je n’attache aucune importance à ce que les hommes soient placés dans une seule espèce ou qu’on les sépare en espèces différentes. S’il m’arrive de réfuter une opinion quelconque, je ne le fais que lorsque ma thèse en est contrariée, au détriment de la vérité que je m’efforce d’établir. De plus, il se fait ainsi une démonstration graduelle de l’insuffisance de cette science orgueilleuse, mais imparfaite, dont s’autorisent tant d`écrivains, qui parlent continuellement des races inférieures, encore qu’ils soient impuissants à démêler les plus simples contradictions que soulève chaque partie des propositions qu’ils établissent.

« La nature de notre travail, dit Broca, nous dispense de suivre minutieusement, dans les diverses races, toutes les modifications du crâne, de la face, du tronc et des membres. Nous nous bornerons donc à comparer, dans un parallèle incomplet et rapide, les hommes appartenant au type dit Caucasique avec ceux qui se rattachent au type dit Éthiopien. » On ne peut que rendre hommage à l’adresse et à la sagacité avec lesquelles la thèse est présentée. En effet, pour comparer les races entre elles et étudier l’importance des variétés qui surgissent autour d’un type donné, aucun naturaliste, soit en botanique, soit en zoologie, ne se serait avisé de choisir dans la série

  1. Voyez, dans l’Hist. anc. de L’Orient, de Fr. Lenormant, tome I, page 111, la gravure représentant les quatre races humaines admises par les anciens Égyptiens, d’après les peintures du tombeau du roi Séti Ier à Thèbes. On constatera avec étonnement que le nahasiou ou nègre africain est loin de répondre à la description que le savant Broca en donne. Ou il n’avait jamais vu cette peinture égyptienne dont il parle de confiance, ou il a été aveuglé par sa thèse.