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ralité des races humaines semble-t-il croire qu’en démontrant les différences psychologiques des races, on démontre du même coup leur différence d’origine !

Comme on devait bien s’y attendre, il aborde la question religieuse, la corde sensible dont la seule vibration suffit pour faire trembler toutes les consciences et agiter toutes les passions. S’arrêtant à une vérité qui est devenue triviale à force d’être répétée, il rejette l’unité de l’esprit humain établie sur la prétendue croyance universelle en un être suprême. « L’idée de Dieu, dit-il, n’est pas universelle comme on l’a cru longtemps et comme le croient encore ceux qui n’hésitent pas à prouver l’existence de Dieu par le consentement unanime de tous les peuples… À côté des peuples de l’Asie, de l’Europe et de l’Amérique, où les idées religieuses et la civilisation semblent s’être développées simultanément quoique dans des directions différentes, on trouve des peuples qui n’ont ni idées religieuses, ni dieux, ni religion. Trois vastes régions de la terre paraissent être restées jusqu’à notre époque franches de croyances religieuses ; c’est l’Afrique centrale, l’Australie et les terres boréales. »

Je crois, malgré l’autorité de M. Pouchet, aujourd’hui professeur d’anatomie comparée au Muséum de Paris, que l’absence de croyances religieuses dans une race quelconque ne saurait avoir aucune importance dans la question de l’unité ou de la pluralité des espèces humaines. Mais à part l’insignifiance qu’a un tel fait dans le débat soulevé entre les monogénistes et les polygénistes, l’étude des religions forme une matière trop complexe et trop vague pour qu’on s’y appuie, à droite ou à gauche, dans la démonstration d’une thèse scientifique. Quelle que soit la lumière que semblent y projeter les travaux remarquables d’un Burnouf, d’un Draper et d’autres savants qui s’en occupent depuis peu, elle reste encore imparfaite et con-