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nez écrasé à sa base et épaté au niveau des narines, des yeux très découverts à iris brun et à sclérotique jaunâtre) des lèvres extrêmement épaisses, retroussées au dehors et retroussées en avant ; enfin des mâchoires saillantes, il en forme de museau et supportant de longues dents obliques ; tels sont les principaux traits qui donnent à la figure éthiopienne un cachet tout à fait spécial[1]. »

La description est-elle fidèle ? O miseras hominum mentes, o pectora seca ! Cependant quelque laid que le savant polygéniste ait fait le portrait de ma race, je ne lui en veux nullement. Là où d’autres auraient trouvé le motif assez sérieux d’une colère indignée, je ne vois que le sujet d’une réflexion tout aussi sérieuse et qui me rappellerait bien vite à l’humilité, s’il me venait jamais à l’esprit la fatuité de me croire un savant. C’est que l’éminent professeur, ce grand anthropologiste qui a usé toute sa vie à mesurer des crânes et à disserter sur les types humains, était, le plus souvent, dans la plus complète ignorance de ce dont il parlait en maître. Mais combien peu font mieux que lui, pressés comme ils sont d’établir ces généralisations orgueilleuses où l’esprit humain trouve parfois son plus beau titre de grandeur, mais plus constamment encore la pierre d’achoppement qui en accuse la vanité !

II.

ÉTUDES SUR LES DIFFÉRENCES MORALES DES GROUPES HUMAINS.


Nous connaissons bien maintenant les deux illustres défenseurs du polygénisme que nous avons choisis, à cause même de leur grand renom scientifique, comme les

  1. Id. Ibidem, t. III, p. 393.