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preuve évidente, dit-il, que le climat agit principalement, d’une manière indirecte, à favoriser certaines espèces, c’est que nous voyons dans nos jardins une prodigieuse quantité de plantes supporter parfaitement notre climat, sans qu’elles puissent jamais s’y naturaliser à l’état sauvage, parce qu’elles ne pourraient ni soutenir la concurrence avec nos plantes indigènes, ni se défendre efficacement contre nos animaux[1]. »

Cette protection salutaire que les plantes indigènes trouvent dans les influences climatologiques, pour lutter contre une espèce étrangère et la chasser de l’aire géographique qui leur est naturelle, existe aussi bien pour les hommes. L’Européen portera ses pas aux confins du monde habité ; par ses armes perfectionnées, par son éducation et, surtout, par la conviction profonde qu’il a de sa supériorité ethnique, il obtiendra des victoires faciles : mais il ne s’établira dans certains milieux que pour s’éteindre ou se transformer et se confondre tellement avec la race indigène, physiologiquement et corporellement, qu’on ne pourra jamais dire lequel des deux éléments a disparu dans la confusion du sang et des croisements !

La conclusion des anthropologistes est donc aussi fausse que celle des philosophes ou des érudits, qui ont adopté et soutenu la doctrine de l’inégalité des races. Il faut avouer alors que la seule immixtion de cette doctrine, dans une branche quelconque des connaissances humaines, suffit pour y infiltrer un principe de contradiction et d’illogisme, lequel entraîne infailliblement les esprits les mieux faits et les plus éclairés aux idées les plus absurdes ou les plus monstrueuses.

  1. Darwin, De l’origine des espèces.