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peupler pour élargir l’aire de développement de la seule et chétive race de l’Europe exsangue ! Pour le coup, il faut déclarer nettement que les savants se moquent de ceux qui attendent d’eux la vérité.

Cependant, avec cette apparence scientifique dont on dore toutes les pilules quelque peu amères ou d’aspect repoussant, ces propositions arbitraires paraîtront s’étayer d’une théorie quelconque. « Il n’y a rien de mystérieux dans cette extinction, continue M. Topinard, le mécanisme en est tout naturel. Le résultat, en somme, c’est la survivance des plus aptes au profit des races supérieures. » C’est donc sur le darwinisme que le savant professeur d’anthropologie s’appuie, pour s’exprimer d’une façon si affirmative, au sujet d’un fait dont la réalisation est si dénuée de probabilité. Mais n’est-ce pas là un abus ? Quoi qu’en disent Mme  Clémence Royer et quelques autres savants de la même école, trouve-t-on dans les théories scientifiques de Darwin aucun argument formel, catégorique, justifiant la thèse de l’inégalité des races ou les autres déductions inconsidérées qu’on se plaît à y rattacher ? Plus particulièrement, comment la concurrence vitale expliquerait-elle la disparition des autres races humaines devant la race blanche ? Parce qu’elle est supérieure aux autres, répond-on et « la survivance est aux plus aptes ». Mais c’est confondre étrangement les aptitudes hypothétiquement supérieures que l’on croit particulières à la race blanche avec les qualités organiques absolument avantageuses dans la lutte dont parle Darwin ! Dans cette lutte, struggle for life, où l’intelligence est sans nul doute un facteur des plus précieux, il y aura éternellement une force naturelle qui rendra le Chinois le plus apte en Chine et le Soudanien le plus apte au Soudan. C’est l’influence des climats. Un esprit aussi sagace que celui de Darwin n’aurait pu la négliger. « Une