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voit que l’humanité entière mourra d’épuisement par la promiscuité des groupes ethniques. Le principe de vie étant dans la race blanche seule, à force de l’éparpiller, elle finira par en tarir la source ! « On serait tenté, dit-il, de donner à la domination de l’homme sur la terre une durée totale de douze à quatorze mille ans, divisés en deux périodes : l’une qui est passée, aura vu, aura possédé la jeunesse, la vigueur, la grandeur intellectuelle de l’espèce ; l’autre qui est commencée, en connaîtra la marche défaillante vers la décrépitude[1]. »

N’est-ce pas là le signe d’un esprit malade ? Ne semble-t-il pas que c’est le caractère distinctif de toutes fausses théories d’amener fatalement à des conclusions aussi contraires à la logique qu’aux aspirations universelles ? L’exemple que nous offrent les conceptions finales du comte de Gobineau et les rêves philosophiques de M. Renan est de la plus haute éloquence ; mais quelle sera la conclusion des anthropologistes, qui soutiennent ou acceptent la doctrine des races supérieures et des races inférieures ? Pas plus rationnelle. Suivant la plupart, toutes les autres races humaines sont condamnées à s’éteindre pour céder la place au développement de la race blanche. Voilà tout.

Le moment est facile à prévoir, dit M. Topinard, où les races qui aujourd’hui diminuent l’intervalle entre l’homme blanc et l’anthropoïde auront entièrement disparu[2]. » C’est aussi l’opinion de M. Dally. Il ne s’agirait de rien moins que de la disparition de toute la race, mongolique, de toute la race éthiopique, des races malaies et américaines ! Voit-on d’ici presque toute la surface de l’Asie, de l’Afrique, de l’Amérique et de l’Océanie se dé-

  1. De Gobineau, loco citato, t. II, p. 563.
  2. Topinard, loco citato, p. 543.