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d’être dit. Il serait tout de même curieux qu’on fît des expériences positives, mesurant la température comparative du cerveau du noir et de celui du blanc. Tout indique que la circulation sanguine, plus intense chez le premier, lui assure une température plus élevée, conformément à toutes les lois de la physique et de la physiologie. Activité circulatoire et température élevée, telles sont les deux qualités qui dénotent dans le cerveau les plus grandes aptitudes de fonctionnement. « Chaque fois que la moelle épinière et les nerfs manifestent la sensibilité et le mouvement, chaque fois qu’un travail intellectuel s’opère dans le cerveau, une quantité de chaleur correspondante s’y produit. Nous devons donc considérer la chaleur comme une résultante du travail organique de toutes les parties du corps, mais en même temps, elle devient aussi le principe d’activité de chacune de ses parties[1]. »

Plus on approfondit les investigations, plus on étudie les résultats, et plus belle paraît la grande synthèse des vérités scientifiques. Elles forment comme une immense gerbe de lumières où toutes les notions viennent aboutir, pour s’épanouir ensemble et briller d’un éclat superbe dans la sphère de l’intelligence. L’esprit humain ne pourra jamais contempler sans éblouissement cet édifice merveilleux, splendide, au sommet duquel tant de reflets s’entrecroisent ; mais il ne se lassera jamais d’y fixer ses regards : car là est un problème captivant, l’attirant sans cesse, malgré toutes les difficultés de la solution. À mesure qu’on résout une équation ou un système d’équations, d’autres inconnues se présentent, dont il faut encore chercher la valeur. C’est une course sans fin. Mais chaque pas en avant nous conduit à une hauteur où l’on domine mieux les termes de l’éternelle progression, où nous trouvons

  1. Cl. Bernard, La science expérimentale, p. 389.