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Socrate, qui ne fut pas absolument beau, savait si bien pourtant l’importance que devait attacher à la beauté des formes tout citoyen désirant jouer un rôle dans la république, qu’il recommanda même à un de ses disciples de sacrifier aux grâces ! Cette une observation fait voir admirablement que cette belle harmonie qu’offrent les traits et la physionomie générale de la race grecque a été, dans le commencement, une beauté voulue et soigneusement recherchée. Même dans l’habillement, on sentait l’intention esthétique. Il était sobre de tout luxe asiatique, mais l’ajustement en était d’une simplicité délicate et savante, comme ces belles lignes pures et d’une symétrie charmante qui caractérisent larchitectonique grecque.

Pour obtenir une parfaite élégance dans leurs mouvements, les anciens s’exerçaient régulièrement à la palestrique, comprenant la course, la lutte, le saut, le disque, le javelot et le cerceau. Cette gymnastique souverainement hygiénique, assouplissait les membres, donnait aux gestes une aisance aimable et laissait à tout l’individu ce port majestueux et gracieux à la fois, lequel prête à la physionomie je ne sais quoi de rayonnant. Comment veut-on que de telles coutumes n’eussent pas inspiré un vrai culte de la beauté ?

La civilisation romaine sortie presque entièrement de la culture grecque, fit constamment preuve des mêmes inclinations. Encore bien que le Romain, de caractère mâle et féroce, ne pût jamais atteindre le degré de fine et délicate complexion qui fut un produit spécial de l’Attique, son idéal était de s’en approcher de plus en plus, sans perdre la trempe de son organisation primordiale. C’étaient les mêmes jeux, les mêmes exercices qu’ils répétaient comme gymnastique ; seulement au pentathle olympique ils ajoutèrent le pancrace et l’hoplomachie, exercices beaucoup plus violents, mais qui plaisaient particulièrement à ces