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CHAPITRE XVII.

Rôle de la race noire dans l’histoire de la civilisation.
Et le génie m’indiquant du doigt les objets : « Ces monceaux, me dit-il, que tu aperçois dans l’aride et longue vallée que sillonne le Nil, sont les squelettes des villes opulentes dont s’enorgueillissait l’ancienne Éthiopie ; voila cette Thèbes aux cent palais, métropole première des sciences et des arts, berceau mystérieux de tant d’opinions qui régissent encore les peuples à leur insu. »
(Volney).

I.

ÉTHIOPIE, ÉGYPTE ET HAÏTI.


Pour répondre à ceux qui refusent à la race éthiopique toute part active dans le développement historique de notre espèce, ne suffit-il pas de citer l’existence des anciens Égyptiens ? On a pu soutenir la thèse curieuse de l’infériorité radicale des peuples noirs, tout le temps qu’une science de faux aloi et d’une complaisance coupable a maintenu l’opinion que les Rétous étaient de race blanche ; mais aujourd’hui que la critique historique, parvenue à son plus haut degré d’élaboration, met tous les esprits perspicaces et sincères à même de rétablir la vérité sur ce point d’une importance capitale, est-il possible de fermer les yeux à la lumière et de continuer la propagation de la même doctrine ? Rien ne serait plus malaisé pour les partisans de la théorie de l’inégalité des races humaines. En effet, les anciens riverains du Nil ayant été reconnus de race noire, comme je me suis évertué pour l’établir, avec surabondance de preuves, voyons ce que l’humanité doit à cette race.