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humains, allant du mal au bien et du bien au mieux. Cependant il suffit qu’on suppose à une autre race la même énergie évolutive, pour s’imaginer, sans effort, que cette dernière parviendra aussi à ces brillants résultats que nous ne saurions trop admirer. Cela est d’autant plus rationnel que l’ordre hiérarchique où nous voyons les diverses races humaines, au point de vue de leur développement social, n’a pas toujours existé tel qu’il est aujourd’hui. Il y eut un temps où les Noirs de l’ancienne Égypte traitaient en sauvages les blancs Tahamou, grossiers représentants de la race européenne actuelle. Les derniers ont pourtant pris le dessus ; ils ont poussé beaucoup plus avant le char de la civilisation. Mais toute l’humanité marche ! Les races se développent éternellement. Tout fait augurer que celles qui sont tombées de fatigue, ou sont paralysées par un obstacle passager, se relèveront et réagiront, pour recommencer la course ardente qui est la réalisation du progrès. Tels l’on voit des coursiers s’élancer dans le cirque : les uns sont vifs et partent comme l’éclair, les autres avec moins d’entrain les suivent à distance ; cependant les premiers se lassent parfois et les retardataires, sous une influence subite, accélèrent leurs pas. Il arrive un moment où tous vont leur train sur une seule et même ligne, se dépassent, se rejoignent encore, mais dans une noble émulation !

Pour nous rendre compte de l’avenir de la race noire et des hautes destinées qui lui sont réservées dans la carrière de la civilisation, nous tâcherons donc d’étudier la promptitude avec laquelle s’accomplit l’évolution progressive du Nigritien, toutes les fois qu’il trouve un terrain propre à son développement matériel, intellectuel et moral.