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sin et de l’Auvergne, en France. On aura beau attribuer à une maladie mentale, à la lycanthropie, la production de ces phénomènes anormaux dont l’histoire du moyen âge est pleine ; il suffit de connaître les antécédents sociologiques des populations ou ils se sont manifestés, pour n’y voir que des aberrations du sens moral, résultant naturellement des impulsions ataviques, encore agissantes sur le tempérament moral de l’Européen incomplètement civilisé.

D’ailleurs, l’étude expérimentale des maladies mentales il tend à cette conclusion : ceux qu’on appelle des fous ne seraient autre chose que les victimes d’une lésion organique de l’encéphale. Ces cerveaux, comme frappés d’un arrêt de développement ou d’une perturbation des centres de cérébration, seraient incapables de s’adapter au mode d’existence généralement admis autour d’eux. Dans l’abîme insondable que présentent encore à la science la nature et les lois de développement des centres nerveux encéphaliques, rien n empêche que les aberrations les plus curieuses soient la fidèle représentation d’un état psychique antérieurement normal, commun, adaptable à d’autres temps et à d’autres mœurs que les nôtres. L’hypothèse paraîtra d’autant plus probable que tous ceux qui s’occupent de l’histoire des névroses savent, d’une manière certaine, que l’on constate beaucoup moins de genres de folie dans un groupe d’hommes lorsqu’il est plus proche de l’état sauvage. C’est à mesure que l’évolution sociale franchit les étapes variées de la civilisation et qu’il se produit des différenciations morales de plus en plus saillantes et distinctes, que nous voyons aussi les maladies mentales se multiplier, se diversifier à l’excès. N’est-il pas raisonnable d’en inférer que la science de l’avenir parviendra à créer une classification des névroses, basée sur les évolutions sociologiques et morales de l’espèce humaine, en étudiant les caractères ataviques ; dont la folie n’est souvent que la reproduction