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plaît mieux que les Noirs. Nous avons déjà vu le témoignage de Moreau de Saint-Méry, dépeignant la propreté remarquable des femmes noires transportées comme esclaves en Haïti. Mais supposons qu’à l’intérieur de l’Afrique les Nigritiens se montrent peu soucieux de la toilette et ne sont nullement affectés des émanations les plus dégoûtantes, sont-ils les seuls à faire preuve de cette perversion du sens de l’odorat ?

Voici ce que dit M. Louis Figuier d’un peuple qu’on place parmi les nations de race mongolique, parce qu’elle est dans un état qui touche à la barbarie, mais dont la couleur, sinon les traits, est bien celle de la race blanche, dans laquelle on admet si complaisamment les Guanches et les Kabyles bronzés. « Madame Ève Félinska, exilée en Sibérie, a visité, autant que cela se pouvait, les huttes des Ostiaks. Notre voyageuse ne put, malgré l’intérêt de la curiosité, rester plus d’une minute dans ces habitations, tant elles exhalaient des miasmes putrides. — Les Ostiaks ont pour premier vêtement une couche de graisse rance qui recouvre leur peau, et par-dessus une peau de renne. Ils mangent tout au poisson et au gibier ; c’est leur nourriture ordinaire. Mais de temps à autre, ils viennent à Berezer avec de grands seaux d’écorce d’arbre pour recueillir le rebut des cuisines dont ils font leurs délices[1]. »

D’après M. Büchner, ils pousseraient la malpropreté jusqu’à l’idéal. « L’Ostiaque, dit-il, barbouille ses idoles de sang et de graisse et leur bourre le nez de tabac[2]. »

Hérodote rapporte que les Boudini, tribu slave, étaient des mangeurs de vermine (φθειροτραγέοντες). En effet, on n’a qu’à lire les écrits de ceux qui ont voyagé en Russie pour se faire une idée de l’abjection dans laquelle se trouvait, il

  1. Louis Figuier, Les races humaines.
  2. L. Büchner, Krafft und stoff.