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aucun effort pénible, les idées les plus avancées de la science moderne, ainsi que les conceptions positives qui en découlent.

En choisissant donc la manifestation des idées religieuses comme moyen de comparaison pour établir une division hiérarchique entre les divers groupes de l’humanité, on est loin d’avoir trouvé un argument favorable à la thèse de l’inégalité des races. Car ici, la conclusion à laquelle on visait pourrait être renversée du tout au tout. Je suis pourtant loin d’épuiser la série d’accusations que l’on porte contre la race noire et dont on semble s’autoriser pour proclamer son infériorité intellectuelle et morale. Outre qu’on en fait un être stupide, à entendre la plupart des savants, jamais race n’aurait fait preuve de plus de cynisme et d’une absence plus marquée des sentiments de la pudeur. Il s’agit d’étudier la véracité de telles assertions et de voir si les noirs seuls en ont donné l’exemple.

III.

LA MORALITÉ DANS LES RACES HUMAINES.


Avant d’entamer aucune recherche sur les mœurs des peuples de race blanche ou de race noire, parmi les anciens et les modernes, il est bon de se demander si la pudeur est plus naturelle à certaines races qu’à certaines autres, ou bien si les circonstances spéciales du milieu n’ont pas plutôt une influence capitale sur le développement de cette belle et délicate vertu. On ne saurait hésiter à reconnaître le déterminisme extérieur qui agit ici sur la conduite humaine. À tous ceux qui ne sont pas aveuglés par des idées préconçues ou qui ne tendent pas à profiter de l’absence des contradictions pour débiter à l’aise les fantaisies de imagination, il paraîtra souverainement illogique de