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descendre profondément dans l’organisation des êtres pour les distinguer invariablement les uns des autres[1]. » Il est un fait certain, c’est à savoir que plus on tâche de « descendre profondément dans l’organisation » des hommes, plus on se convainc de la difficulté qu’il y a de les « distinguer invariablement les uns des autres ». Mais il est inutile d’en parler maintenant.

Je dois cependant un hommage particulier à la largeur de vue de Bory de Saint-Vincent. Il n’avait aucune de ces idées préconçues de supériorité ou d’infériorité entre les races humaines qu’il avait trouvé bon de nommer espèces. Ayant beaucoup voyagé, il avait pu voir et observer les choses d’une façon positive ; il a pu examiner chaque race d’hommes en chair et en os, agissant et parlant sous les cieux qui leur sont propres, et non les squelettes qui ne disent que ce qu’on veut bien leur faire dire.

Il faut citer la description faite par le savant naturaliste des deux races les plus éloignées de constitution et de ressemblance physiques. Nous négligerons les parties concernant la couleur et les cheveux, car tout le monde connaît les différences qu’il y a sous ce rapport entre les blonds Germains et les noirs Éthiopiens.

« Brutalement braves, dit-il, (en parlant de la race germanique), forts, taciturnes, supportant patiemment les plus grandes fatigues, la douleur même de mauvais traitements ; passionnés pour les liqueurs fermentées, on en fait d’assez bons soldats-machines avec un bâton et du rhum ou de l’eau-de-vie. Les femmes, dont la taille est plus élevée que les autres, y sont principalement remarquables par l’éclat de leur carnation et l’ampleur des formes qui semblent être le modèle que s’était proposé uniquement il le peintre Rubens, quand il représentait des Juives et des

  1. Bory de Saint-Vincent, loco citato, p. 83.