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expression de la nature émotionnelle de l’homme et de la faculté d’abstraire qui est une des qualités inhérentes à l’esprit humain. Il n’était donc plus possible d’en supposer la complète absence chez aucune créature humaine.

On ne s’arrêta pas à cette première constatation ! Par une méthode minutieuse, on se mit à chercher par quelle voie les idées religieuses se développent, se transforment et passent des pratiques superstitieuses à une conception plus élevée de la divinité, considérée comme puissance unique, à la fois créatrice et conservatrice du monde, source de tout bien et de toute justice, placée en face de l’homme comme un archétype dont la perfection défie ses efforts, mais lui inspire le désir inextinguible de monter sans cesse, de monter toujours dans l’échelle des perfections !

Dans cet ordre d’idées, on trouva de nouveaux moyens pour établir des catégories hiérarchiques dans les races humaines, en étudiant leurs conceptions religieuses et en les comparant les unes aux autres. C’est ainsi qu’on est parvenu à admettre que les Africains ont, comme les autres membres de l’espèce humaine, une vague notion de la divinité ; mais qu’ils ne l’adorent que sous une forme grossière ne décelant que la plus vile superstition. En un mot, ayant divisé les croyances religieuses en fétichisme, totémisme, polythéisme et monothéisme, on assure que la race noire est incapable de s’élever au-dessus du fétichisme et du totémisme, c’est-à-dire de l’adoration des animaux, des pierres brutes ou taillées et de la croyance aux grigris accompagnée de rites plus ou moins répugnants et sanguinaires. Quant à la race blanche, dès les premiers temps de son histoire, elle aura pu s’élever à une conception supérieure de la divinité à laquelle elle a toujours rendu un culte épuré, exempt de toute pratique superstitieuse !

Mais quelle confiance doit-on accorder à une telle doc-