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CHAPITRE XII.

L’évolution intellectuelle de la race noire en Haïti.
Ex fructibus corum cognoscetis eos ;
(Saint-Mathieu, ch. VII, v. 20).

Merses profundo, pulchrior evenit.

(Horace).


Comme je veux donner à la démonstration de la vérité scientifique que je défends ici tout le poids d’une méthode rigoureuse, je me renfermerai toujours en Haïti pour tirer les exemples qui doivent corroborer et justifier les différentes propositions ci-dessus établies. De cette manière, cette seule petite République haïtienne, placée comme une épave brillante dans l’archipel des Antilles, aura suffi pour résoudre la question de l’égalité des races dans toutes ses principales ramifications. On y verra le mulâtre, le griffe, c’est-à-dire les différents types du métissage qui s’effectue du noir au blanc, enfin le noir lui-même, faire preuve de toutes les aptitudes intellectuelles et morales que les Européens ont toujours attribuées, par une exclusion orgueilleuse et téméraire, aux seuls hommes de la race caucasique. Par là prendra fin une théorie qui n’a subsisté si longtemps dans la science, que faute d’être contredite d’une façon positive. En effet, la réfutation pour être valable devait surtout sortir de ceux mêmes qui réclament cette égalité instituée par la nature et revendiquée par la conscience ! Sans doute, l’abbé Grégoire, Schœlcher, Blumenbach, Humboldt, Bory de Saint-Vincent, suivis par un petit nombre d’Européens consciencieux, ont mis leur haute intelligence, ainsi que leur grandeur d’âme au ser-