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numérotés, tantôt montés sur le reste du squelette humain, tantôt alignés sur une table poussiéreuse, triste nécropole où notre vanité grimace en chœur. Voici lÉthiopien au masque hideux : mâchoire prognathe, front déprimé, arcade dentaire oblique, indice nasal platyrrhinien, indice céphalique tombant jusqu’à 69 degrés ! Voilà le Caucasien au front proéminent, à la face orthognate, profil superbe, indice nasal leptorrhinien, indice céphalique mesurant 80 degrés, type représentant seul[1] la beauté humaine, par l’harmonie des lignes et l’élégance des formes ! La race jaune mongolique sera comme elle pourra, à travers Chinois et Tongouses, et les autres à l’avenant.

Cette manière d’argumenter semble être d’une dialectique irrésistible aux yeux de ces dignes savants. Mais les formes crâniennes si délicatement mesurées et dans lesquelles on croit voir les signes indélébiles de la race, ne subissent-elles pas aussi l’influence de l’évolution ? Ne varient-elles pas constamment dans la même race, d’une époque à l’autre, selon la marche ascendante ou rétrograde de la civilisation ? C’est ce que nous pouvons facilement étudier. Chose curieuse, les anthropologistes qui sont obligés de compter avec la physiologie et les progrès qu’elle réalise, connaissent tous le phénomène de la variation des types ethniques, mais leur esprit est comme muré dans un système. Il leur faut diviser les races en brachycéphales, en dolichocéphales ou en d’autres catégories que nous avons déjà vues, sans pouvoir jamais comprendre une vérité que tout le monde constate autour d’eux. Cette vérité, c’est que les races humaines, sorties toutes d’un état

  1. Meiners, dans son Précis de l’histoire de l’humanité (Grundriss der Geschicthe der Menschheit), partage les races humaines en deux Catégories : la belle composée seulement de la race blanche, la laide qui comprend toutes les autres.