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torise ces conclusions si affirmatives sur l’inégalité des rares humaines ?

Plusieurs savants ont avancé cette assertion. Je crois cependant, qu’en étudiant sérieusement la théorie darwinienne, on peut constater qu’au lieu de sanctionner la doctrine de l’inégalité elle prouve plutôt que les races humaines sont constitutionnellement douées d’aptitudes égales ; que des influences accessoires de milieu ou d’hérédité expliquent seules la différence de développement dont chaque groupe ethnique fait preuve dans la carrière relativement courte, déjà parcourue par l’espèce entière, dans son évolution historique. Cela pourrait être vrai à l’encontre même de l’opinion personnelle de l’éminent naturaliste anglais. En effet, le plus beau titre des vérités scientifiques, c’est qu’elles sont la manifestation de lois immuables et éternelles, ne se prêtant pas avec plus de complaisance aux savants qui les ont découvertes qu’au plus chétif des mortels. Newton a le premier énoncé la loi de l`attraction universelle ; mais il eut été dans l’incapacité absolue d’en tirer une conclusion contraire à la règle des choses, sans qu’on pût le contredire par la loi même qu’il avait formulée. Haüy fut le premier à observer le phénomène du clivage et à formuler la loi de symétrie par laquelle les formes cristallines secondaires se déduisent des formes principales. On peut le considérer comme le créateur de la cristallographie ; cependant il ne pourrait jamais, avec une structure cristalline donnée, obtenir un clivage autre que celui du système cristallin faisant l’objet de l’observation. Ainsi se présentent les choses dans le cas qui nous occupe. Je suis persuadé que toutes les fois qu’on voudra étudier consciencieusement les lois de la sélection, on verra qu’elles ne sont nullement favorables à la théorie qui admet une inégalité native et originelle entre les races humaines.