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CHAPITRE XI.

Perfectibilité générale des races humaines.


Sanabiles fecit omnes nationes terræ.

(De Sapimtiâ, ch. I, v. 14).

I.

LE DARWINISME ET L’ÉGALITÉ DES RACES.


Cinquante ans après que Lamarck, dans sa Philosophie zoologique, eut formulé le premier doute sur la théorie de la fixité des espèces et proposé une conception nouvelle de l’ordre sériaire à établir dans leur classification, un des naturalistes les plus remarquables de ce siècle, Darwin, distingué tant par la hardiesse de ses idées, par l’élévation de son intelligence, que par son esprit d’observation, publia un livre sur l’Origine des espèces qui ouvrit une ère nouvelle dans toutes les études biologiques. Il ne fit que reprendre l’idée de Lamarck, quelque peu oubliée, malgré la gloire éclatante qu’elle a eue d’avoir à son service l’illustre Étienne Geoffroy-Saint-Hilaire. Mais soit que l’esprit européen n’ait pu parvenir à une parfaite compréhension des nouvelles théories que dans la deuxième moitié de ce siècle ; soit que l’exposition de Darwin, appuyée par une grande masse de faits et par une méthode plus scientifique, attirât mieux les intelligences, le transformisme ne fut considéré comme une doctrine sérieuse que depuis sa seconde apparition sur le terrain de la science. On en conteste encore la plupart des conclusions, mais on compte avec elles. C’est que le transformisme s’est aujourd’hui développé avec tout un corps de principes, où des savants tels que Hœckel, Huxley, Carl