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l’on retrouve en Nubie, en Abyssinie, et jusque dans le Soudan[1]. »

À ces constatations affirmées par le plus savant des géographes contemporains je pourrais ajouter bien des faits de nature a consolider encore ma thèse. Ainsi, l’existence de certaines cérémonies, de certains insignes conservés parmi les Africains, ne peuvent s’expliquer que par les traditions ou les réminiscences de l’Égypte ancienne. Munsa, roi des Monbouttous[2] est représenté, d’après Schweinfurth, assis sur son trône, tenant le harpé qui était un signe de la royauté et même de la puissance divine parmi les anciens Égyptiens, et c’est ainsi que sont représentés souvent les lus rands Pharaons ; il a de plus une coiffure qui imite passablement le pschent, sans omettre une pièce ornementale qui ressemblerait bien à l’urœus, si elle n’avait pas deux têtes en forme de cornes. Kitété[3], chef des Mpungus, est aussi représenté, d’après Stanley, avec une impériale démesurément longue, soigneusement tressée et simulant parfaitement la barbe des rois, si bien connue des égyptologues. Sont-ce là des coïncidences involontaires ? N’est-ce pas plutôt la preuve incontestable des relations anciennes de ces peuples avec les Retous ? Mais à quoi bon toutes ces questions ? La vérité brille maintenant avec tant d’évidence ; les dernières paroles que j’ai citées de M. Élisée Reclus, et qui sont aussi les derniers mots de la science, portent dans l’esprit une conviction si profonde, qu’elles me dispensent d’une plus longue insistance.

  1. Élisée Reclus, loco citato, p. 32 et 34.
  2. Voir Hartmaun, loco citato, p. 42.
  3. Hartm., loco citato, p. 43. — Le nom de Kitété semble être un surnom destiné a indiquer qu’il était un orateur ou un guerrier de sa tribu ; car en cafre ku-teta signifie parler et en suahih, se battre (Kraff, Von der Afrikanischen Ostkuste, in Zeztsch. der deutck. morg. Gesellschaft, t.III, p. 317.