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les fois qu’une lumière vive n’aide point les yeux à les distinguer l’un de l’autre·

Lorsque le progrès eut permis aux peintres égyptiens d’obtenir des nuances plus complexes par le mélange de certaines couleurs fondamentales, ils sont parvenus à imiter assez fidèlement la teinte du noir violacé que l’on appelle chocolat, faute d’un terme plus précis. Je fus étonné, en visitant le musée égyptien du Louvre, de voir dans la salle funéraire les couvercles de deux boîtes de momie ou cette nuance est rendue avec une habileté remarquable. Dans les contours du visage, on constate des traits réguliers, mais restant africains pour toutes les grandes lignes de la physionomie. C’est en considérant ce type égyptien transformé, embelli, qu’il vint sans doute à l’esprit de plusieurs savants de supposer une communauté d’origine entre le Rétou et le type indien, dont il diffère d’une manière assez sensible, d’ailleurs. Mme Clémence Royer y a porté sa vive et intelligente attention. « Examinons les monuments, dit-elle. Ceux de la XIIe et de la XVIIIe dynastie qui se rattachent en général à de grandes époques, nous montrent des types de nuance chocolat[1]. » Sans partager toutes les idées de la savante femme, je prends note de ces judicieuses remarques, et je suis positivement d’accord avec elle lorsqu’elle convient de ce fait : « En Égypte, on ne trouve nulle part, en majorité, un type qui se rapproche en quoi que ce soit du type européen[2]. »

Pour ce qui s’agit des types de nuance claire que l’on rencontre sur les monuments de la Ve et de la VIe dynastie il y a une remarque fort importante à faire. À part quelques rares exceptions, telles que le scribe accroupi que l’on voit au milieu de la salle civile du musée égyptien du Louvre,

  1. Congrès intern. des sciences ethn., tenu à Paris en 1878, p. 665.
  2. Ibidem.