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premiers temps, consiste, dit de Rougé, dans l’imitation d’un type plus fort et plus trapu. Il semble que, dans la suite des siècles, la race se soit amaigrie et élancée sous l’action du climat[1]. » Plus sûrement que l’action du climat, les différents exercices auxquels se livraient habituellement les anciens Égyptiens ont dû agir salutairement sur leurs formes plastiques.

Mais c’est là un simple détail. Il y a deux gravures (Lenorm., Hist. anc., t. II. 83 et 85), représentant, l’une, la statue en diorite de Kha-f-Râ, roi de la IVe dynastie égyptienne ; l’autre, la statue de bois du musée de Boulaq que Mariette a découverte dans le village de Saqquarah et que ses ouvriers ont baptisée du nom de Scheikh-el-beled, tant elle ressemblait au maire de l’endroit. Le type africain est si bien caractérisé dans ces deux figures, nullement repoussantes d’ailleurs, qu’il faut vouloir fermer les yeux à l’évidence pour ne pas en convenir. Ayant pu obtenir la seconde gravure je l’offre volontiers à l’examen du lecteur (voir la gravure ci-contre). Il en ressort une déduction toute naturelle et d’une visible application, c’est qu’on s’est placé à tort au point de vue anatomique pour déclarer que la race antique de l’Égypte appartenait au type caucasique. Rien ne confirme une telle assertion. Il faut donc reconnaître que l’autorité ne s’en est maintenue que par une connivence générale de tous ceux qui sont tacitement ou délibérément endoctrinés dans la théorie de l’inégalité des races.

Pour ce qui a trait à la couleur, les artistes égyptiens semblent avoir pris un soin particulier de ne pas se laisser confondre avec les blancs. Dès la première manifestation des arts plastiques, vers l’époque de la troisième dynastie,

  1. Emm. de Rougé, Notice sommaire des monuments égyptiens du musée du Louvre.