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Darwin a si savamment analysé les poignantes péripéties.

D’autre part, on peut faire une observation tout aussi importante. Dans les commencements de la civilisation, à l’époque où l’on n’avait point encore les facilités et les moyens qui font la grande puissance des temps modernes, on ne se servait que des choses qu’on trouvait sous la main. Quand les peuples primitifs ont procédé à leurs premières inventions, ils ne pouvaient donc employer que les objets qu’ils trouvaient naturellement à leur portée. Ainsi pour les besoins matériels, ainsi pour le reste.

Or, en étudiant la faune et la flore africaines, on s’aperçoit bientôt que la plupart des végétaux ou des animaux qui servaient principalement au culte des Égyptiens ou aux besoins les plus urgents de leur vie quotidienne, sont originaires de l’Éthiopie. N’est-il pas naturel de supposer qu’on a commencé à s’en servir tout d’abord dans cette dernière contrée et que, de là, ils furent transportés en Égypte, où ils ne se fixèrent que par la culture ? Si on admet cette supposition, il faut convenir que les Égyptiens sont réellement sortis de l’Éthiopie avec ces différentes espèces de végétaux ou animaux, sinon qu’ils ont eu des rapports tellement étroits avec les Éthiopiens et subissaient à ce point leurs influences, qu’ils adoptèrent toutes leurs pratiques. Cette conclusion tomberait en parfaite conformité avec la remarque de Diodore de Sicile, à l’égard des écritures sacrées généralement connues dans l’Éthiopie et réservées aux seuls grands prêtres de l’Égypte.

Commençons par le papyrus qui est un produit d’une grande importance, étant le principal moyen employé pour fixer l’écriture dans le commerce usuel et habituel des hommes de l’Égypte et du pays de Koub. « Le papyrus (cyperis papigerifera) si célèbre pour la fabrication du papier, dit Hoefer, est aujourd’hui très rare en Égypte. Jadis