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de l’égalité

tels que les Paul Janet, les Renouvier, les Saisset, surtout le professeur Caro, poussant le courage aussi loin que leur conviction, ont lutté et luttent encore ; mais le courant ne peut être remonté.

Toute évolution philosophique entraîne inévitablement une évolution adéquate dans les théories scientifiques, de même que celles-ci agissent lentement sur la désagrégation et la transformation des idées courantes. L’influence des théories régnantes n’a donc pas besoin d’être expliquée. L’homme est aujourd’hui généralement considéré comme un animal quelconque. Pour la majeure partie des savants, il ne diffère des autres animaux que par quelques degrés de supériorité. Dans les classifications les mieux reçues, il est replacé dans la première famille de l’ordre des primates. Il naît, vit et meurt, est condamné au travail, et subit toutes les transformations imposées par les lois naturelles, selon les exigences des milieux où il traîne son existence. L’éclair de l’intelligence luit encore sur son front ; mais ce n’est plus cette couronne antique, c’est le modeste attribut d’un roi détrôné devenu le premier parmi ses égaux dans la république zoologique.

Cette petite course, à travers les broussailles de la philosophie, a été nécessaire pour nous aider à bien comprendre les définitions que les naturalistes donnent à l’anthropologie. Elles se ressentent généralement du point de vue où ils se sont placés pour considérer le sujet.

« L’anthropologie est la branche de l’histoire naturelle, qui traite de l’homme et des races humaines, » dit M. Topinard[1]. D’après le savant professeur, cette définition renferme les suivantes :

1o  « L’anthropologie est la science qui a pour objet l’étude du groupe humain, considérée dans son ensemble,

  1. Topinard, l’Anthropologie.