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peut, au lieu de cette couleur jaune nuancée de rouge qui lui est ordinaire avoir une teinte assez foncée pour ressembler à un griffe (aux 3/4 et même aux 4/5 noir) ; mais il existe toujours une compensation dans la finesse des traits ou dans la chevelure qui fera remarquer bien vite, à un observateur qui s’y connaît, les degrés physiologiques qui séparent cet individu de l’une ou de l’autre race. Les bizarreries vraiment étonnantes, dans la couleur, les cheveux et la particularité des traits ne commencent à se manifester que dans le croisement entre les métis de divers degrés.

Dans le premier croisement, les pouvoirs de l’hérédité physiologique de l’un et l’autre parent, agissant en sens opposé et avec la même force, doivent se modifier mutuellement et engendrer un produit d’une moyenne déterminée ; dans le second, les puissances héréditaires déjà diffuses et mélangées de part et d’autre, agissent par conséquent avec des forces confuses et inégales. C’est ainsi qu’entre le blanc pur et le noir pur, il sortira un enfant bien équilibré, tenant autant de sa mère que de son père ; mais entre des métis plus ou moins éloignés des races mères, on aura un enfant en qui les influences héréditaires sont tellement enchevêtrées, qu’il en résulte le plus grand désordre dans la reproduction des couleurs et des formes parentales.

Pour aborder le phénomène particulier que cite M. de Quatrefages, il n’est nullement sûr que Lislet Geoffroy fût un mulâtre par le sang, pas plus qu’il ne l’était par la peau et par la chevelure. Bory de Saint-Vincent, savant naturaliste, pouvant bien distinguer le nègre du mulâtre, et qui a dû connaître personnellement le mathématicien noir, en parle comme d’un vrai nègre. « Nous publierons, dit-il, comme un exemple du degré d’instruction ou peuvent parvenir les Éthiopiens, que l’homme le plus spirituel et le plus savant de l’Île-de-France était, quand nous visitâmes