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temps un écrivain distingué… Ce qui précède suffit, je pense, pour prouver que, placé dans des conditions normales, le métis du Nègre et de l’Européen justifierait ces paroles de notre vieux voyageur Thévenot : « Le mulâtre peut tout ce que peut le blanc, son intelligence est égale à la nôtre. »

Mais admettre l’égalité intellectuelle du mulâtre et du blanc, c’est admettre inévitablement l’égalité du noir et du blanc. En effet, si les deux races avaient une différence native dans leurs aptitudes intellectuelles, on ne comprendrait jamais que le mulâtre, au lieu de représenter une intelligence moyenne, fit preuve au contraire d’une valeur intellectuelle égale à celle des deux géniteurs qu’on suppose supérieur à l’autre. Aussi la majeure partie des anthropologistes refusent-ils de reconnaître entre le mulâtre et le blanc cette égalité d’intelligence si positivement proclamée par le savant auteur de l’Espèce humaine.

M. Topinard pense que le produit du croisement des deux races sera supérieur, si les deux races mères le sont elles-mêmes ; médiocre, si l’une des deux races est supérieure et l’autre inférieure ; inférieur, si les deux races formatrices sont également inférieures. Étant donné qu’on admet la théorie de l’inégalité des races, je ne puis imaginer rien de plus logique qu’une telle opinion. Elle a toute la rectitude d’une vérité mathématique ; mais les sciences biologiques et sociales sauraient-elles se contenter de lois aussi simples? Je ne le jurerais pas. Mme  Clémence Royer semble pourtant adopter la même opinion. « En cas de métissage, dit-elle, entre des individus exceptionnels, déjà métis des races inférieures, comme par exemple Alexandre Dumas, avec des individus des races supérieures, il est probable que les résultats seront favorables, au moins à un certain degré, et j’avoue qu’Alexandre Dumas est lui-même un produit très remarquable de métissage. Cepen-