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quent à nos regards ne nous laisse point le temps de fixer dans notre esprit les traces de la sensation qui nous éblouit, de même cette richesse de sang dont la circulation exubérante colore la joue de la superbe métisse, nous fascine et nous charme par l’expression d’une vie plantureuse, sans qu’on puisse jamais se rendre compte de ces nuances légères et fugaces qui semblent se jouer de l’attention !

Le comte de Gobineau, si prévenu contre le croisement des races n’a pu s’empêcher de reconnaître cette beauté. « Il est à remarquer, dit-il, que les mélanges les plus heureux, au point de vue de la beauté, sont ceux qui sont formés par l’hymen des blancs et des noirs. On n’a qu’à mettre en parallèle le charme souvent puissant des mulâtresses, des capresses et des quarteronnes, avec les produits des jaunes (race mongolique) et des blancs, comme les femmes russes et hongroises. La comparaison ne tourne pas à l’avantage de ces dernières[1]… »

Cela soit dit de la mulâtresse et de la capresse, non de la quarteronne parfois belle aussi, mais toujours d’une beauté fade, d’un tempérament atone, triste fleur dont la sève lente et paresseuse ne monte qu’avec peine jusqu’à sa corolle blême.

Le charme captivant de la mulâtresse lui vient de la réunion complète de tous les éléments qui constituent les bases esthétiques de la beauté. Tout aussi pleine de vie que la noire, elle offre en outre ce contraste des couleurs dont l’absence nuit sans nul doute à l’éclat pictural de la beauté éthiopienne ; plus vive que la blanche, elle a comme elle l’avantage des teintes franchement différenciées, lesquelles mettent en relief toutes les formes du visage, d’aussi loin qu’on puisse les distinguer.

Ce qui fait surtout d’elle une femme belle entre toutes,

  1. De Gobineau, loco citato, p. 155 en note.