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changer en quelques années d’état social, de langue, de religion, etc. Ils ne modifieront pas pour cela leurs caractères physiques extérieurs ou anatomiques. » Telle était aussi l’opinion de Broca, en 1858, mais les faits ont parlé avec une telle éloquence que dans les derniers temps de sa belle carrière, il dut la modifier, dans une notable proportion, sans pourtant renoncer aux généralisations à priori qui constituent le fond de toutes les théories anthropologiques.

L’avenir prouvera d’une manière de plus en plus éclatante que ces deux savants se sont positivement trompés dans leur affirmation. Déjà nous avons vu quelle induction l’on peut tirer de l’étude morphologique des anciennes races de l’Europe ; nous assistons actuellement encore à cette transformation progressive, où on voit se modifier graduellement leurs caractères physiques et leurs formes anatomiques.

Il ne faut pas, en effet, se faire illusion sur la beauté générale de la race blanche, en se tenant sur les boulevards de Paris, de Berlin, de Londres ou de Vienne, où l’on voit passer si souvent les plus beaux types de l’espèce humaine. Par un jeu naturel, et qu’on doit attribuer à la coquetterie propre à chaque civilisation, ce sont toujours les plus jolies ou les plus attrayantes d’entre les femmes ainsi que les mieux conformés d’entre les hommes qui s’exhibent avec profusion dans ces grandes artères des villes européennes, cherchant toujours à voir et surtout à être vus, quand bien même ils ne seraient pas de vrais oisifs.

À mesure qu’on s’éloigne de ces lieux tant fréquentés, où il s’accomplit une certaine sélection dans la circulation publique, on ne rencontre que des types de plus en plus laids. J’en ai fait l’observation positive, en me transportant au milieu des populations de chaque quartier, pendant ces fêtes foraines que Paris offre successivement et