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frent l’image visible d’une âme invisible, qu’elles nous révèlent les qualités excellentes ou aimables de l’esprit et du cœur. Les autres êtres ne nous paraissent beaux qu’autant que nous trouvons en eux, à quelque degré, un de ces caractères ou son symbole. »

Ces paroles qui sont d’un maître, en matière d’esthétique, ferment admirablement cette petite digression que nous devions faire dans le domaine spéculatif, afin de nous préparer à pouvoir bien juger des différentes assertions que l’on peut avancer dans les comparaisons des races humaines, au point de vue de la beauté.

En corroborant, l’une par l’autre, la théorie de la différenciation de Herbert Spencer et la profonde et délicate analyse de l’esthéticien français que je viens de citer, il me semble que l’on peut hardiment tirer la conclusion suivante : la beauté du visage humain réside dans la régularité des traits rendus distincts par la pureté et la variété des lignes ; mais elle provient surtout de l’animation qu’y met une haute expression de la vie.

Il faut bien vite avouer que la beauté ainsi définie se rencontre beaucoup plus souvent dans la race blanche que dans la race noire africaine et surtout la race jaune mongolique. Mais est-il vrai qu’elle ne se voit jamais parmi les descendants de l’Éthiopien ? D’autre part ne voit-on pas parmi les Caucasiens les mieux caractérisés des types affreusement laids ? S’il est possible de distinguer des types d’une beauté incontestable chez les noirs, de même qu’on peut remarquer des types d’une parfaite laideur parmi les blancs, est-on en droit d’établir entre les races humaines une hiérarchie dont la base de classification serait la forme plus ou moins belle de ces races ? Assurément, rien ne serait moins logique. Si la plupart des auteurs qui parlent des races humaines, au point de vue esthétique, exagèrent tant la supériorité du type blanc sur le type noir, c’est