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combinaisons de lignes géométriques que l’on puisse imaginer, se complétant harmonieusement, tout en restant fort distinctes les unes des autres. Cette conception qui est une des plus belles qu’on ait jamais eue, s’adapte d’ailleurs merveilleusement à la théorie générale de l’évolution si savamment développée par le philosophe anglais. Elle a en outre l’avantage de convenir tant à la beauté physique qu’à la beauté intellectuelle et morale. Mais est-ce tout ? Ne pourrait-on pas faire observer que, si la figure humaine, avec cette grande perfection des formes, répond bien au concept pur du beau, ces qualités ne suffisent encore pas pour faire naître l’amour, l’enthousiasme, la sympathie, l’inspiration poétique, tout sentiment qu’évoque spontanément la contemplation de la beauté ? Un visage humain peut offrir la plus grande régularité des traits unie à la meilleure proportion des parties, sans qu’on éprouve à le voir ce charme indicible qu’excite en nous la contemplation de la vraie beauté. Que lui manque-t-il alors ? Ce qui lui manque, c’est le souffle qui anima la statue de Pygmalion et la transforma en la frémissante Galatée. C’est la vie.

Pour bien comprendre la cause de l’effet produit en nous à la vue du beau, il faut donc ajouter à la théorie de Herbert Spencer, les fines observations de M. Lévêque. C’est encore dans l’homme que celui-ci recommande d’étudier le beau ; car le plus haut développement de la vie se manifeste surtout dans l’être humain. « Si l’on considère en cet être supérieur, dit-il, tous les éléments de la beauté physique, intellectuelle et morale, la forme et l’attitude du corps, l’énergie, l’adresse ou la grâce des mouvements, la puissance du geste, du regard et de la voix, enfin la parole, interprète fidèle de la pensée, on reconnaît que toutes ces choses ne nous charment, ne nous émeuvent que parce qu’elles sont la manifestation de la vie, qu’elles nous of-