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prouve que, — nonobstant les causes de longévité que l’on rencontre dans une existence bien ordonnée, dans les soins hygiéniques et la sécurité que procure la civilisation, — les individus de la race blanche vivent plus longtemps que ceux des autres groupes ethnologiques. « Prichard, dit M. Topinard, a recueilli des cas de centenaires dans toutes les races : 9 Anglais émigrés en Amérique, de 110 à 151 ; 10 à 15 Nègres de 107 à 160 ans ; un Cafre de 109 ans ; plusieurs Hottentots de 100 ans (Barrow); 2 Indiens de 117 et 143 ans (Humboldt) ; 35 Égyptiens au-delà de 100 ans. »

À constater ces chiffres, on est tenté de voir dans la race noire celle dont la longévité serait la plus grande.

D’ailleurs il semble que, dès la plus haute antiquité, on a toujours observé que les noirs Éthiopiens vivaient beaucoup plus longtemps que les individus des autres races. Pomponius Mela[1] appelle Macrobii une race d’Éthiopiens renommés par leur longévité. Théophane de Byzance, cité par Photius[2], affirme aussi que les Μαχροβιοι sont un peuple éthiopien appelé autrefois les Homérites. Hérodote[3] Pline[4] et Solinus[5] en parlent.

D’autre part, Moreau de Saint-Méry cite une dizaine d’hommes et femmes, noirs purs ou mulâtres de l’île de Saint-Domingue, (notre Haïti d’aujourd’hui), comme ayant atteint et dépassé l’âge de cent ans. Je mentionnerai surtout le capitaine Vincent, à cause du haut intérêt que je trouve dans les paroles que dit de lui le remarquable philosophe et géographe que je viens de nommer.

« Vincent Ollivier, dit Moreau de Saint-Méry, est mort en 1780, âgé d’environ 120 ans. Vincent qui était esclave

  1. De situ orbis, III, 9.
  2. Myriobolon, 64.
  3. Hist., III, 17-25.
  4. Hist., VI, 30.
  5. Polyhistor, sive de mirabilibus orbis, 30-39.