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s’autoriser d’aucune expérience probante, d’aucune analogie inductive, pour en prouver la réalité. Grands ou petits, noirs ou blancs, les hommes ont, en général, les aptitudes naturelles égales. L’on s’exposera toujours aux plus graves déceptions de l’esprit, toutes les fois qu’on voudra s’écarter témérairement de cette vérité que les faits de chaque jour et l’histoire générale de notre espèce tendent de plus en plus à confirmer.


Après la comparaison de la taille, ce n’est peut-être pas la peine de parler de la vigueur musculaire comme caractère distinctif de races. Quelques auteurs ont pourtant prétendu se fonder sur cette particularité pour prouver la supériorité de la race blanche sur les autres groupes humains. Il faut citer, entre autres, le Dr Pruner qui a écrit, à ce sujet, un mémoire[1] inséré dans la Revue de la Société des orientalistes allemands.

S’il était vrai que la force musculaire du Blanc fût supérieure à celle du Noir, en vertu même de sa constitution organique, ce serait en sa faveur un avantage incontestable dans la lutte pour l’existence. « La force corporelle ou simple vigueur musculaire, dit Bain[2], doit être considérée comme une condition favorable à l’acquisition (intellectuelle). Non seulement c’est la preuve d’une vitalité considérable des muscles qui accompagne probablement leurs aptitudes, mais c’est aussi l’indice qu’ils peuvent sans fatigue continuer longtemps les opérations qui leur sont imposées. » C’est l’application de l’idée bien connue du prince de la poésie latine, devenue aujourd’hui un adage des sciences psychologiques : Mens sana in corpore

  1. Der Neger, eine aphoristiche Skizze aus der medicinischen Topographie von Cairo in Zeitsch. der deutschen murgendlandischen Gesellschaft, t. I, p. 131.
  2. A. Bain, Les sens et l’intelligence.