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diaires, telles que le cabre, le griffe et le sacatra, seraient positivement inférieures au nègre pur. M. Topinard y fait les réflexions suivantes : « Ne semble-t-il pas en résulter que le sang blanc, lorsqu’il prédomine chez un métis, exerce une action prépondérante en faveur du développement cérébral, tandis que la prédominance inverse du sang nègre laisse le cerveau dans un état d’infériorité vis- à-vis même du nègre pur ? Ce qui laisserait croire que les métis prennent le mal plus aisément que le bien. »

Sans le ton suppositif employé dans la dernière phrase, on pourrait la croire signée par M. de Gobineau. Mais M. Topinard se laisse rarement prendre en défaut, sous le rapport d’une sage circonspection. Quand il sera question du métissage, nous verrons d’ailleurs ce que d’autres pensent et ce qui en est réellement.

Je ne veux pas terminer cette étude comparative du cerveau dans les diverses races humaines, sans citer quelques paroles de Broca qui corroborent merveilleusement tout ce qu’on vient de lire. « Personne n’a prétendu, dit-il, qu’il y a un rapport absolu entre le développement de l’intelligence et le volume ou le poids de l’encéphale. Pour ce qui me concerne, j’ai protesté de toutes mes forces et à plusieurs reprises contre une pareille absurdité ; j’avais même écrit d’avance cette partie de mon discours, afin que ma manière de voir, exprimée en termes très catégoriques, ne pût donner lieu à aucune équivoque, et j’avais terminé par la phrase suivante que je demande la permission de vous relire une seconde fois : « Il ne peut donc venir à la pensée d’un homme éclairé de mesurer l’intelligence en mesurant l’encéphale[1]. »

L’opinion du maître a été bien clairement exprimée.

  1. Voir Topinard, Le poids de l’encéphale in Mémoires de la Société d’anthropologie de Paris, 2° série, t. III, p. 29.