Page:Firmin - De l’égalité des races humaines.djvu/254

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« Avec une richesse d’invention qui ferait envie à un dessinateur, dit Carus Sterne, les énergies intrinsèques de la plus simple et de la plus indifférente combinaison connue s’unissent aux influences morphologiques du dehors[1]. »

Malgré le ton affirmatif de cette phrase, elle n’exprime qu’une idée vague, tendant chaque jour, il est vrai, à s’enraciner dans nos habitudes intellectuelles, mais qui ne repose que sur des probabilités et qui ne possède, par conséquent, que la valeur d’une opinion plus ou moins plausible. D’autres, pour avoir mieux cherché, sont beaucoup plus circonspects. Considérant ces mêmes dessins, dont la richesse d’invention est si légitimement admise par l’auteur que je viens de citer, un autre savant allemand, après avoir longtemps étudié le cerveau avec ses formes bizarres, a conclu positivement à l’incapacité où nous sommes d’y rien comprendre d’une façon catégorique. Ce n’est certes pas à l’effet d’une timidité paralysante, qui n’a jamais de prise sur l’esprit du vrai savant, qu’il faut attribuer son opinion, mais à une conviction réelle d’observateur consciencieux.

« Nous trouvons dans le cerveau, dit Huschke, des montagnes et des vallées, des ponts et des aqueducs, des piliers et des voûtes, des viroles et des crochets, des griffes et des ammonites, des arbres et des germes, des lyres et des cordes, etc. Personne n’a jamais désigné la signification de ces formes singulières[2]. »

Depuis une trentaine d’années que ces paroles ont été imprimées, la science a continué de marcher. Ce grand problème de la corrélation qui existe entre le cerveau et la

  1. Carus Sterne, Seyn und Werden.
  2. Huschke, Schædel, Hirn Seele des Menschen und der Thiere. Iéna, 1854.