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traces de Broca, a cru trouver un caractère de distinction hiérarchique entre les races humaines dans les diverses dimensions de la cavité orbitaire. Après différentes mensurations et comparaisons faites sur des crânes humains et des crânes de singes anthropomorphes, reposant d’ailleurs sur des données aussi arbitraires que celles dont tous les anthropologistes nous fournissent le fréquent exemple, le savant professeur de Florence a formulé une proposition assez bizarre. À son avis, « la capacité orbitaire serait d’autant plus petite relativement à la capacité cérébrale, que la place hiérarchique est moins élevée dans la série organique. » Je ne nie aucunement la sagacité de M. Mantegazza, dont les qualités d’observateur éminent sont bien connues dans le monde savant. Mais ne pourrait-on pas se demander, en considérant la topographie ostéologique du crâne, quel rapport sérieux il peut y avoir entre la capacité de l’orbite et le fonctionnement du cerveau ? Malgré toute la bonne Volonté que l’on puisse mettre à accepter ces méthodes de généralisation hâtive, à l’aide desquelles on prétend tirer des sciences naturelles beaucoup plus qu’elles ne peuvent donner, on ne saurait rien trouver ici qui justifie une telle hypothèse. Peut-être le savant anthropologiste florentin y voyait-il un cas de subordination des caractères, principe un peu vague, mais assez commode pour établir des théories plus ou moins rationnelles. Mais alors il n’a pu arriver à une telle déduction que par l’étude de faits nombreux, constants, concourant harmoniquement à la consécration de son hypothèse. Or, tous les faits viennent en prouver l’inconsistance avec une profusion vraiment désespérante. En étudiant la capacité orbitaire des diverses races humaines, on ne trouve aucun résultat qui confirme la hiérarchie supposée par M. Mantegazza. Pour s’en convaincre, il suffit de revoir les groupements qui figurent dans le tableau qu’en