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cune démonstration aux yeux des hommes de science.

Je me propose pourtant d’étudier avec eux les procédés d’investigation qu’ils ont mis en usage dans une recherche aussi délicate. Là, on verra si les résultats sont suffisamment précis et concordants, si leur manifestation a surtout ce caractère invariable qui décèle des relations de cause à effet. Car, en l’absence d’un tel caractère, on ne pourrait tirer de ces investigations aucune conséquence logique et les constatations contradictoires se ruineraient les unes les autres.

Il faudra revenir sur la plupart des intéressantes questions que j’ai eu déjà l’occasion d’aborder. Mais au lieu d’être considérées au point de vue purement descriptif, ce sera sous une face nouvelle, beaucoup plus attrayante et instructive, avec une portée autrement grave, qu’elles se présenteront à notre examen.

Les mêmes principes qui ont amené les savants à déclarer que l’homme noir est un intermédiaire entre le singe et l’homme blanc, les ont conduits à considérer le premier comme inférieur au second, la race mongolique tenant le juste milieu. Sous l’empire des anciennes idées philosophiques qui faisaient de l’intelligence un don céleste, indépendant des accidents organiques du corps, il serait impossible de tenter une classification dont les facultés morales et intellectuelles fussent la base. Mais aujourd’hui qu’une psychologie rationnelle fait chaque jour appel à l’expérience, afin de parvenir à la découverte des rapports probables qui existent entre les facultés intellectives et le cerveau, on ne peut refuser à la science le droit incontestable de se livrer à de telles investigations. Qu’on crie au scandale du matérialisme ou qu’on y cède, c’est une conquête de l’esprit humain et elle doit lui rester entière. « En affirmant que la croissance du corps est une croissance mécanique et que la pensée, telle qu’elle est