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CHAPITRE VI.

Hiérarchisation factice des races humaines.


En maintenant l’unité de l’espèce humaine, nous rejetons par une conséquence nécessaire la distinction désolante des races supérieures et des races inférieures. (Alex. de Humboldt).

I.

LA DOCTRINE DE L’INÉGALITÉ ET SES CONSÉQUENCES LOGIQUES.


Bien que M. de Gobineau[1], qui réunissait à une grande érudition une faiblesse de conception et un manque de logique avérés, ait prétendu que « l’idée d’une inégalité native, originelle, tranchée et permanente entre les races est, dans le monde, une des opinions les plus anciennement répandues et adoptées », personne de ceux qui ont étudié l’histoire ne saurait admettre une telle assertion. Peut-être observe-t-on un esprit fait d’égoïsme et d’orgueil, qui a toujours porté les peuples civilisés à se croire d’une nature supérieure aux nations qui les entourent ; mais on peut affirmer qu’il n’y a jamais eu la moindre relation entre ce sentiment, qui est la conséquence d’un patriotisme étroit mais hautement respectable, et une idée positive de hiérarchie systématiquement établie parmi les races humaines.

Ainsi, dès l’antiquité la plus reculée, on voit les Égyptiens désigner les nations de race blanche, qui leur étaient connues, par les expressions de race maudite de Schet ou plaie de Schet[2]. Mais traitaient-ils différemment les

  1. De Gobineau, De l’inégalité des races humaines, p. 35.
  2. Beauregard, Des divinités égyptiennes.