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qu’elles sont parlées par plusieurs peuples noirs, à cheveux crépus, de vrais nègres, pour répondre a la distinction spécieuse des anthropologistes. François Lenormant, la divisant en trois groupes, y compte : l’égyptien, l’éthiopien et le lybien. « Le groupe éthiopien, dit-il, est constitué par les langues parlées entre le Nil blanc et la mer, le galla et ses différents dialectes, le bedja, le saho, le dankàli, le somâli qu’il importe de ne pas confondre avec les idiomes sémitiques ou syro-arabe de l’Abyssinie. Linguistiquement et géographiquement, le bischarri fait le lien entre ces langues et l’égyptien[1]. »

Or, toutes ces langues sont parlées par des peuples de la race éthiopienne, comme l’indique assez la dénomination générique que le savant orientaliste a donnée au groupe qui les embrasse. Le haoussa, parlé par les noirs de l’Afrique centrale, dont il est devenu la langue commerciale, appartient au groupe lybien et est parente du berbère et, par suite, du mosaby, du schelouh et du zénatya de Constantine. C`est au dire de F. Lenormant, un idiome riche et harmonieux.

Dans les oasis du Sahara, on rencontre un peuple noir dont les caractères tranchent positivement avec celui des Arabes et dont l’idiome est un dialecte négro-berbère. « Le Dr Weisgerber, dit M. Paul Bourde, a exécuté de nombreuses mesures anthropologiques qui aideront sans doute a déterminer à quel rameau de l’espèce humaine il faut rattacher la curieuse population des oasis. On sait qu’elle est noire et M. Weisgerber incline à penser qu’elle provient d’un métissage entre nègres et Berbères. Elle parle un dialecte berbère qui paraît se rapprocher beaucoup du zénaga du Soudan. Elle aime le travail autant que la race arabe l’abhorre et est acclimatée dans les bas-fonds

  1. Fr. Lenormant, loco citato, p. 368.