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se produire dans une certaine phase de développement de chaque race. Il faudrait alors la considérer plutôt comme un de ces signes anthropogéniques qui prouvent que toutes les races subissent une même évolution, tant dans l’ordre physique que dans l’ordre intellectuel et moral. C’est une question importante que nous aurons à étudier.

Un point des plus intéressants dans les différentes comparaisons que l’on a faites des squelettes humains de races diverses, c’est la proportion des membres supérieurs et des membres inférieurs. Des mensurations incertaines, exécutées avec plus ou moins de soins, avaient décidé certains anatomistes ou anthropologistes à déclarer que l’avant-bras de l’homme noir, comparé au bras, est plus long que celui de l’Européen. Depuis cette découverte ingénieuse, on s’est efforcé, par toutes sortes de procédés, à inventer des mesures précises, afin de fixer l’exactitude de ce fait. Mais la plus grande confusion règne dans les chiffres. Un savant sérieux ne saurait y voir que l’une de ces fantaisies dont parle M. de Rosny. Le but de ceux qui soutiennent ou ont soutenu ces paradoxes est surtout de démontrer qu’il existe un rapprochement plus ou moins valable entre l’Africain et le singe. White, Humphry et Broca n’en ont point fait mystère. Cependant, il y a bien lieu de croire qu’en déduisant une telle conséquence de ce caractère supposé ou même positif et inconstable, ils avaient complètement oublié toutes les autres constatations de l’anatomie comparée, pour ne s’arrêter qu’à un détail qui s’adapte plus particulièrement à leur doctrine scientifique. « Le plus évident jusqu’ici, dit le professeur Topinard, c’est que les proportions de l'homme ne se rapprochent ou ne s’éloignent pas de celles de l'anthropoïde par toutes les parties du squelette à la fois, mais tantôt par l’une, tantôt par l’autre, sans qu’il y ait de règle à établir, de prévision possible. Rien n’est plus opposé à la théorie monogéniste