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lacieuse de la méthode des moyennes, que les anthropologistes placent si haut, parmi les moyens d’investigation mis à la disposition de la science, C’est par un abus contraire à tous les principes de l’histoire naturelle que l’on prend ainsi une constatation idéale, arbitraire pour en inférer des lois naturelles, dont le caractère essentiel consiste surtout dans la précision et la régularité.

Avec la théorie des moyennes, l’expérimenteur qui dispose d’un grand nombre de crânes trouve facilement une façon de leur faire dire ce qu’il veut. Il n’y a qu’à choisir ses types dans le tas, écartant les maximums ou les minimums suivant les convenances de la thèse à soutenir. Je ne prétends pas mettre en doute l’intégrité des savants qui opèrent sur ces moyennes ; mais ils sont des hommes et l’on sait combien peu on hésite, lorsqu’il s’agit de forcer un fait à concourir à la démonstration d’un système que l’on défend. Il y a dans le tableau original de Broca, d’où M. Topinard a extrait les chiffres que nous venons de voir, un exemple ou plutôt un trait de lumière qui nous aidera merveilleusement à expliquer le cas en question. Les moyennes y sont accompagnées des minima et des maxima.

Ainsi la race la plus platyrrhinienne du tableau, les Hottentots, possède, un minimum d’indice nasal de 47.17 qui entre dans la catégorie des mésorrhiniens ; tandis que les Guanches, dont l’indice nasal est le plus petit, offrent parfois des maxima qui tombent dans la catégorie des mésorrhiniens. Mais qu’en sera-t-il si on répète la même comparaison entre les noirs de l’Afrique et les Parisiens modernes. Le minimum trouvé pour les premiers descend jusqu’a 43.13, qui est au-delà même des moyennes représentées par les Guanches, parmi les plus purs leptorrhiniens ; tandis que le maximum des derniers monte à 53.33, qui est la moyenne des Hottentots ! Avec de telles oscilla-