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sur la distinction sériale des races humaines. Abordons plutôt, pour en finir avec ces citations de chiffres, le tableau de Broca, concernant l’indice nasal. C’est le rapport qui existe entre la plus grande largeur du nez à l’ouverture des narines et sa plus grande longueur, mesurée à partir de la suture naso-frontale pour descendre à l’épine nasale, au-dessus de l’arcade dentaire supérieure. Pour avoir cet indice, on multiplie par 100 la largeur maximum du nez et on divise le produit par la longueur maximum. Selon l’indice ainsi obtenu, le crâne est placé parmi les leptorrhiniens, les mésorrhiniens ou les platyrrhiniens.

Le premier terme avait déjà été employé pour caractériser la gracilité relative de la région nasale du rhinocéros de Cuvier ; Étienne Geoffroy Saint-Hilaire avait aussi nommé platyrrhinins une tribu de singes, les Cébins du Nouveau-Monde, pour les distinguer des Pythécins de l’ancien continent, désignés sous le nom de catarrhinins. C’est en pensant peut-être à cette homonymie des termes que M. Topinard a fait sur l’indice nasal la réflexion suivante : « Ce caractère, dit-il, rentre à certain point de vue dans la catégorie de ceux qui établissent un passage de l’homme au singe, mais plus encore de ceux dont la raison demeure sans explication. » Le professeur d’anthropologie semble pourtant y attacher une importance positive ; car, avant de présenter le tableau qui va nous passer sous les yeux, il ajoute ces mots : M. Broca, en effet, a découvert que l’indice nasal est un des meilleurs pour distinguer les races humaines, quoiqu’il ne les distribue pas en une échelle régulière, conformément à l’idée hiérarchique que nous nous faisons de ces crânes[1]. »

Je crois que M. Topinard, dont la modération est bien connue parmi ceux qui formulent des conclusions doctri-

  1. Topinard, loco citato, p. 262.