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préface.

et significatifs, une force consolante, une espérance inébranlable.

Il ne faut pas croire, pourtant, que j’admette sans restriction la méthode qui consiste à recourir toujours à des comparaisons historiques, dès qu’il s’agit de justifier une erreur ou des pratiques malheureuses dans la vie d’un jeune peuple. Ces comparaisons ont un motif rationnel, quand il faut démontrer que tous les peuples et toutes les races qui ont atteint à la civilisation, ont traversé fatalement, avant d’y parvenir, une période plus ou moins longue de tâtonnement et d’organisation inférieure. Cependant ne constitueraient-elles pas un positif danger, si on en usait pour la défense de certains abus qui ont sans nul doute des précédents historiques, mais dont l’influence a été généralement reconnue nuisible à toute évolution sociale ?

Ainsi comprise, l’étude du passé, au lieu de profiter aux jeunes peuples qu’il faut stimuler dans la recherche du beau, du vrai et du bien, ne servirait plutôt qu’à leur inspirer une apathie pernicieuse, une nonchalance mortifère, contraire à toute action réformatrice et évolutive. Par un faux raisonnement, ils pourraient bien en conclure qu’ils sont libres de persévérer dans les voies les moins progressives, puisque d’illustres nations y sont longtemps restées. C’est là l’erreur contre laquelle il faut se prémunir. Aussi, tout en reconnaissant que la race noire d’Haïti a évolué avec une rapidité étonnante,