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sensibles aux époques géologiques qu’aujourd’hui. C’est durant cette uniformité de température, qui n’a commencé à disparaître rapidement qu’après la première période glaciaire, que l’homme a fait son apparition sur la terre. Jusqu’à la seconde période glaciaire, qui est contemporaine de l’âge du renne, l’atmosphère était encore saturée d’une quantité excessive de vapeur d’eau ; les principales chaînes de montagne n’avaient pas encore reçu leur complet développement, et les vallées n’étaient pas bien dessinées, par suite des affaissements qui les ont formées. Notre espèce a donc pu assister aux plus grands cataclysmes du globe.

Dispersée dans des régions fort opposées, d’où ses divers groupes n’ont pu s’arracher qu’après avoir reçu un développement notable, il n’y a rien d’extraordinaire qu’elle offre l’exemple des variétés que nous voyons dans les divers milieux et qui, en se perpétuant sont devenues les principales races de l’humanité. Mais le cachet de l’unité spécifique reste fixé dans la constitution intime de ces races si diverses. Quoi qu’on en dise, il n’y a entre les hommes aucune différence zootaxique autre que les cheveux et la couleur. Ces deux particularités sont tellement insignifiantes que les noirs Indiens ont parfois les cheveux plus beaux que les Russes qui sont blancs. Et rien ne dit que si l’on pouvait établir une expérience, suivie pendant vingt générations, dans le but systématique de rompre l’influence ethnologique, on n’arriverait pas à une transformation des plus curieuses, tant sous le rapport de la couleur que sous celui des cheveux de chaque race humaine. Une expérience de cinq à six cents ans ! C’est bien long déjà ; mais qu’est cela, à côté des centaines de mille ans qui forment la durée probable de la vie de l’espèce humaine sur la terre ?

Mais il est temps de revenir à la réalité. Notre hypothèse, quoique pas absolument neuve, paraîtra bien hardie.