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VII.

UNITÉ CONSTITUTIONNELLE DE L’ESPÈCE.


Arrivé au point où nous sommes, nous pouvons tenter une conclusion sans que l’on tende à croire que nous cédons à aucun mobile étranger à la science. Nous en avons fait constamment notre seul guide et nous n’avons aucun besoin ni aucun désir de nous en écarter. Mais comment faut-il répondre à la question : y a-t-il plusieurs espèces humaines ou une seule ? Le monogénisme est-il l’expression complète de la vérité ? Est-ce plutôt le polygénisme qui nous la dévoile ?

Tout fait croire qu’il n’y a qu’une seule espèce humaine, à ne considérer que la définition que la majeure partie des savants donnent de ce terme. Cependant, tout en admettant l’unité de l’espèce, nous écartons positivement la question distincte de l’unité d’origine, adamique ou non, faisant venir tous les hommes d’un couple unique. Ce fait semble tellement inconciliable avec la raison et même avec l’histoire de la planète que nous habitons, que l’on doit le reléguer hors de toute discussion.

Il importe donc de distinguer entre la doctrine unitaire et le monogénisme. La première est une déduction toute scientifique, tirée des qualités physiques et morales des diverses races humaines, dont les caractères ne présentent aucune différence spécifique. Elle ne conclut qu’en prouvant que les variétés anatomiques des divers groupes humains peuvent s’expliquer aisément par l’influence des milieux ambiants et d’autres facteurs que nous mentionnerons plus tard. La seconde est un article de foi tiré des traditions théologiques et dont toute l’autorité repose sur une croyance religieuse. Aussi n’aurait-on rien à reprocher aux polygénistes, si, en se renfermant dans le sens